L’Université de Strasbourg porte de par son nom, son histoire et sa situation au cœur de la cité un ancrage dans son territoire et un engagement fort dans le partage de la science et de la connaissance avec la société. Dès les années 1970, elle a structuré autour du Gersulp une recherche sur les sciences et techniques en société (STS) et s’est progressivement dotée de lieux et de ressources de culture scientifique : un planétarium universitaire – le seul en France – en 1981, puis un centre de culture scientifique et technique dont les missions et le rayon d’action se sont étoffées avec les années pour former le Jardin des sciences à partir de 2009 et enfin, en 2012, une Maison pour la science active sur tout le territoire alsacien.
Les actions qui ont été menées par ces structures se sont appuyées sur un très haut potentiel de recherche (73 unités de recherche dans l’établissement et des relations fortes avec le CNRS et l’INSERM) et sur un patrimoine scientifique riche d’un jardin botanique et d’une dizaine de collections de tout premier plan, constituées à partir de la fin du xviiie siècle et constamment enrichies depuis. Ces actions ont visé en premier lieu le jeune public afin de lui donner une culture scientifique et l’envie d’apprendre la science ; elles ont aussi ciblé un public plus large d’adultes, au moyen de cycles de conférences ; elles se sont parallèlement tournées vers les outils de l’action culturelle (expositions, projections…) afin d’inscrire la science dans la pratique culturelle et sociale de nos concitoyens ; elles ont enfin développé une approche de plus en plus participative, faisant du citoyen (ou de l’élève) un acteur de la production de connaissances.
À l’heure où la Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal, annonce un plan national pour les sciences avec et pour la société (SAPS), l’Université de Strasbourg peut faire état d’un demi-siècle d’une pratique active, impliquant des chercheurs de tous les domaines, et d’une politique ambitieuse, portée par un vice-président de plein exercice depuis 2009. Cette politique porte deux projets immobiliers de tout premier plan (un nouveau planétarium et la rénovation en profondeur du musée zoologique, ce dernier en co-portage avec la Ville de Strasbourg), qui seront menés à terme respectivement en 2023 et 2024. Elle s’est appuyée, depuis 2016, sur un levier dédié de l’IdEx (« Université et cité ») qui a notamment permis de lancer un programme de recherches et sciences participatives (RSP). Elle a adapté ses modes d’action et ses thématiques aux enjeux des territoires (urbain, péri-urbain, rural, montagnard). Elle s’est rapprochée de la politique de relations avec le monde socio-économique et porte, dans le cadre de l’appel à projets Idées du PIA (2020), un projet appelé OPUS (Open University of Strasbourg) visant à impliquer la société dans l’université par la recherche, la formation, la valorisation et la participation. Ce projet, doté de 7M€ sur 8 ans (2021-2028), définit un cap pour les années à venir, notamment par son ancrage territorial, sa dimension participative et ses liens avec l’espace public et médiatique.
Le présent plan d’actions entend fixer le cadre de la politique « Sciences en société » de l’établissement et tracer une trajectoire ambitieuse pour le mandat politique en cours (2021-2025), qui soit partagée avec l’ensemble de la communauté universitaire. Cette trajectoire tient compte à la fois de l’histoire de notre université, de son potentiel humain, scientifique et patrimonial et des opportunités récentes. Elle se donne quatre lignes directrices :
- La participation de toutes et de tous à la science ;
- La diversification des publics et des sujets dans une perspective interdisciplinaire ;
- La territorialisation dans une prise en compte des enjeux locaux et globaux ;
- L’actualisation des thématiques, des outils et du patrimoine dans une mise en tension avec les sujets sociétaux actuels.
Elle se décline selon cinq axes, qui sont détaillés dans le présent document et qui mettent en regard les actions déjà menées (ou en cours) et celles à développer :
- Partager la science avec tous les publics
- S’ancrer dans son territoire et son temps
- Faire vivre notre patrimoine aujourd’hui
- Rendre présente la parole scientifique dans l’espace public et médiatique
- Former à la médiation et à la démarche scientifique